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Page:Les Gaietés de Béranger.djvu/164

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Entendez-vous ces cris sinistres
Du meurtre de nos libertés ?
La chute de vos sept ministres
Doit absoudre les royautés,
Et l’on exile en espérance
Les sept Lycurgues à Toulon !
Vite un bâillon,
Un saint bâillon,
Pour éclairer, il suffit de Guyon.
Faites respecter l’impudence
Sous la robe de Lamoignon[1] !

Mais sur vos chaises septennales
Vous n’êtes pas mieux éclairés ;
À vos consciences vénales
Nous jetons des gâteaux dorés ;
Chez vous le cœur est dans la panse
Et ne bat plus sous un cordon.
Vite un bâillon,
Un saint bâillon,
Pour éclairer, il suffit de Guyon.
Pillez la ruche, et, par prudence,
À l’abeille ôtez l’aiguillon.

Avec Canning, de ridicule
Couvrant tous nos exploits guerriers,
Aux jambons de la Péninsule

  1. Peyronnet, garde des sceaux.