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Page:Les Gaietés de Béranger.djvu/79

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Dit’s-moi donc, ma marraine,
Est-c’le dur,
Le dur qu’y faut que j’prenne ?

L’un n’est pas plus haut que cela,
Mais y n’lui faut point d’aide ;
Quand je l’tiens dans ces cinq doigts-là,
Jarni, comme il est raide !
Tout p’tit qu’il est, y m’divertit ;
Dit’s-moi donc, ma marraine,
Est-c’le p’tit,
Le p’tit qu’y faut que j’prenne ?

L’autre est si gros que je n’crois point
Que par ma porte il passe ;
Mais rien n’lui va comm’l’embonpoint,
Car jamais y n’se lasse ;
Gros comme il est, ça n’a point d’os ;
Dit’s-moi donc, ma marraine,
Est-ce l’gros,
Le gros qu’y faut que j’prenne ?

Le choix vous semble embarrassant,
J’en juge à vot’silence ;
Vot’filleule a l’cœur innocent,
C’est pour ça qu’ell’balance.
Peur de faire un choix hasardeux,
Dites-moi donc, ma marraine,
Est-c’ les deux,
Les deux qu’y faut que j’prenne ?