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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, IX.djvu/85

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CONTES ARABES.

rut. Le prince Habib, étonné de ce qu’il venoit d’apprendre, retourna tout pensif vers le château qu’habitoit alors l’émir Selama. Au pied de ce château étoit un vallon, ou plutôt un jardin délicieux planté d’arbres touffus, et arrosé par plusieurs fontaines. Le prince s’y étant enfoncé pour rêver à la belle Dorrat Algoase, aperçut tout-à-coup près d’un bosquet une jeune personne dont la beauté ravissante, et au-dessus de toute expression, sembloit ne pouvoir être comparée qu’à celle des Houris. Le prince, à cette vue, se troubla, et ressentit une agitation qui lui étoit inconnue. « Tant d’attraits, tant de grâces, dit-il en lui-même, ne peuvent appartenir à une simple mortelle. »

Prévenu de cette idée, et craignant que cet objet charmant ne disparût, s’il croyoit être aperçu, le prince résolut de se cacher, et choisit un endroit favorable à son dessein. Il y étoit à peine retiré, qu’il apercut une troupe d’oiseaux de la grosseur des colom-