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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/171

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CONTES ARABES.

vant vous : vous saurez facilement d’elle quelle est sa maîtresse. »

Le calife approuva le plan. Le syndic des marchands est mandé, et reçoit ordre de retirer son fils de l’hôpital. Il obéit, et amène le jeune homme aux pieds du calife, qui n’eut pas de peine à les réconcilier.

Le lendemain, Ali Tchélébi se rendit à son magasin. Tous les paysans s’arrêtoient d’abord pour le regarder, et chacun disoit : « Voilà le fils du syndic des marchands, qui étoit fou ! » Ali ne répondoit rien à ces propos, et se tenoit dans sa boutique avec ceux qui étoient chargés d’arrêter la vieille lorsqu’elle paroîtroit.

Nous venons de raconter ce qui arriva à Ali Tchélébi après l’indigne traitement que lui fit essuyer son épouse ; voyons maintenant ce que fit celle-ci. À peine eut-elle satisfait sa rage, que sa colère s’appaisa. Elle se repentit de ce qu’elle venoit de faire, et dit à la vieille, au bout de quelques jours, de tâcher de la raccommoder avec Ali Tchélébi.