Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
CONTES ARABES.

beau que le jour ; qu’elle étoit ensuite rapportée dans sa chambre au lever de l’aurore ; mais qu’elle ne savoit comment cela s’opéroit.

Le calife fut on ne peut pas plus étonné de l’aveu que lui faisoit sa fille. Il envoya chercher son visir, homme d’esprit, habile et intelligent, et en qui il avoit beaucoup de confiance. Il lui fit part de ce qu’il venoit d’apprendre, et lui demanda ce qu’il croyoit à propos de faire dans cette circonstance.

Le visir ayant réfléchi quelque temps, dit au calife : « Prince, ce n’est qu’en employant la ruse que vous pourrez découvrir le lieu dans lequel votre fille est ainsi transportée. J’imagine un moyen simple, mais qui doit réussir. Qu’on prenne un petit sac, et qu’on l’emplisse de millet ; qu’on l’attache au lit de votre fille, près de la tête, et qu’on le place convenablement, en le laissant entr’ouvert, afin que, lorsque le lit de votre fille sera enlevé cette nuit, le millet se répande tant en allant qu’en revenant, et nous trace ainsi le chemin qui con-