Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/249

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
CONTES ARABES.

abondante, on commença à charger petit à petit les corbeilles pour les rendre plus pesantes. Enfin, on y fit monter de jeunes enfans qui étoient élevés avec les aigles, et chargés seuls d’en avoir soin, et de leur donner à manger. On ne les fit d’abord, enlever qu’à une hauteur médiocre, ensuite on les fit monter davantage, et enfin aussi haut que la longueur des cordons le permettoit. Lorsqu’ils étoient ainsi au milieu des airs, ils crioient de toutes leurs forces : « Apportez-nous les pierres, le mortier, la chaux, afin que nous bâtissions le palais du roi Pharaon ; le plan en est fait. Nous sommes tout prêts, tout échafaudés ; mais nous ne pouvons rien faire sans des matériaux. »

Hicar voyant tout disposé pour l’exécution de son stratagème, voulut donner au roi le plaisir de ce spectacle, et accoutumer en même temps les enfans et les oiseaux à la vue d’une assemblée nombreuse. Le roi, suivi de toute sa cour, se rendit