Aller au contenu

Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
238
LES MILLE ET UNE NUITS,

s’introduire ici sans votre aveu ? »

« Sire, répondit la reine d’un ton assuré, je vous jure que je ne connois pas cet esclave, et ne sais par quel hasard il se trouve ici. » Le roi se croyoit trop assuré de l’infidélité de la reine, pour croire à la sincérité de ce qu’elle lui disoit.

Le jeune homme s’étant réveillé sur ces entrefaites, aperçut le roi, sauta en bas du lit, et se jeta à ses pieds. « Traître, lui dit le roi transporté de colère, tu oses pénétrer dans l’appartement de mes femmes ! Ton audace et ta perfidie ne resteront pas long-temps impunies. » Le roi ordonna aussitôt qu’on enfermât le jeune homme et la reine dans des prisons séparées.

Le lendemain, Azadbakht envoya chercher son grand visir. Il lui raconta l’aventure de la veille, lui témoigna la crainte qu’il avoit que la reine ne fût d’intelligence avec le jeune homme, et lui demanda son avis. « Ce jeune homme, répondit malignement le visir, est le fils d’un