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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/310

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LES MILLE ET UNE NUITS,

» Au bout de quelque temps, le marchand qui n’avoit pu se trouver aux couches de sa femme, comme li le lui avoit promis, désira d’aller la voir, et d’embrasser le fruit de leur union. Il en demanda la permission au roi, en l’assurant qu’il seroit bientôt de retour. Le roi consentit à son départ, et lui donna une bourse qui contenoit mille pièces d’or. Le marchand s’embarqua sans différer, et prit la route de son pays.

» Cependant la femme du marchand accoucha, pendant son absence, de deux enfans jumeaux. Elle attendoit impatiemment son mari, et s’étonnoit de ne pas recevoir de ses nouvelles. Quelques années s’étant écoulées, elle apprit que son mari étoit attaché au service du roi de tel pays. S’imaginant qu’il l’avoit oubliée, et qu’il ne reviendroit jamais chez lui, elle prit la résolution d’aller le trouver, et emmena avec elle ses deux enfans.

» Le vaisseau sur lequel étoit embarquée la femme du marchand, s’ar-