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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/339

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CONTES ARABES.

cesseur traitoit de folie, et récompenser la patience que j’ai montrée dans les malheurs que je vais vous raconter.

» Ce roi voisin qui venoit implorer mon secours, et que j’ai renvoyé après lui avoir ôté tout ce qu’il avoit, fut autrefois mon souverain. Il s’empara injustement de tous mes biens, et me chassa de mon pays. Je n’ai fait qu’user envers lui de représailles, et lui faire subir la loi du talion.

» Les voleurs exécutés par mon ordre, m’enlevèrent le peu que j’emportois dans mon exil, m’ôtèrent jusqu’à mes habits, et emmenèrent avec eux mes enfans. Ce sont ces deux jeunes gens que j’ai fait entrer dans le palais, et que vous avez regardés comme des voleurs à qui je faisois grâce. Quant aux brigands qui me les avoient enlevés, je ne pouvois avoir égard à leur repentir et à leurs protestations. Ils avoient mérité plus d’une fois la mort, et n’étoient pas dignes de servir l’état.

» Le cavalier à qui on a tranché la tête, me ravit ma femme, la seule