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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/406

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LES MILLE ET UNE NUITS,

violente, et disoient souvent entr’eux : « Le roi nous a ôté sa confiance pour la donner à cet étranger. Il le comble d’honneurs, n’a d’estime que pour lui, et dédaigne nos services. Nous ne devons pas souffrir plus long-temps un tel affront, et il faut absolument inventer quelque ruse pour perdre ce nouveau favori, ou l’éloigner d’auprès du roi. »

» Un jour qu’ils délibéroient sur cela, un d’eux dit aux autres : « Vous savez que le roi du Turquestan a une fille qui passe pour la plus belle personne du monde, et qu’il fait mourir tout ceux qui sont envoyés pour la demander en mariage ; parlons au roi de cette princesse, vantons-lui sa beauté, et tâchons de lui inspirer le désir de l’épouser. Il voudra savoir de nous qui il doit envoyer auprès du roi du Turquestan pour lui demander la main de sa fille. Nous lui conseillerons de charger de cette demande Aboutemam. Le roi du Turquestan le fera mourir comme les autres, et nous reprendrons auprès