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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/413

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CONTES ARABES.

faisoient une personne accomplie. Ilanschah sentit tout le prix d’un si rare trésor. Persuadé qu’il devoit son bonheur à Aboutemam, il lui témoigna sa satisfaction dans les termes les plus flatteurs. Les éloges contenus dans la lettre du roi son beau-père, augmentèrent encore l’estime et l’attachement qu’il avoit pour lui.

« Les visirs, plus jaloux que jamais, et piqués de voir que ce qu’ils avoient imaginé pour se débarrasser d’Aboutemam n’avoit fait qu’augmenter sa faveur et la confiance que le roi avoit en lui, cherchèrent un autre moyen de le faire périr.

» Le roi avoit deux jeunes pages qu’il aimoit beaucoup, et qui ne s’éloignoient presque jamais de sa personne. Ils couchoient la nuit près de lui, et se tenoient à ses côtés quand il prenoit, l’après-midi, quelque repos. Les visirs les ayant un jour trouvés seuls, les tirèrent à l’écart, et leur proposèrent de leur donner à chacun une bourse de mille sequins, s’ils vouloient leur rendre un service. Ces