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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/441

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CONTES ARABES.

arrivés, le sultan leur dit : « Vous m’aviez prédit que je périrois par la main de mon fils, et cependant c’est un de ces mutins qui m’a blessé. » Les astrologues répondirent au sultan sans s’étonner :

« Prince, votre fils étoit peut-être parmi ces mutins, et vous a lancé la flèche qui fait craindre pour vos jours. »

» Le sultan fit venir les mutins, et leur promit de leur faire grâce, s’ils lui découvroient celui qui lui avoit lancé la flèche. « C’est ce jeune homme, lui dirent-ils aussitôt en montrant le jeune prince. » Le sultan lui ordonna de s’approcher, et lui demanda quel étoit son père et ce qu’il avoit fait depuis l’enfance ?

« Prince, répondit-il, je n’ai jamais connu mon père. Tout ce que je sais, c’est que j’ai été élevé dans un souterrain où une femme qui m’avoit nourri prenoit soin de moi. Un lion tomba un jour au milieu de notre demeure, se jeta sur moi, et m’enleva un morceau de l’épaule. Il me lâcha