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Page:Les Mille et Une Nuits, trad. Galland, Le Normant, 1806, VIII.djvu/501

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CONTES ARABES.

du jeune homme en criant : « C’est mon fils, c’est cet enfant que je trouvai au pied de telle montagne, sur le bord de telle fontaine ! »

Azadbakht, frappé de cet événement imprévu, et sur-tout du discours de cet inconnu, ordonna qu’on l’amenât devant lui, et voulut qu’il lui racontât tout au long ce qu’il savoit de l’histoire de ce jeune homme.

« Prince, dit l’inconnu, je sais qu’en me faisant connoître à vous, je m’expose à périr ; mais mon attachement pour ce jeune homme l’emporte en moi sur toute autre considération, et j’espère que la singularité de son aventure et ma tendresse pour lui, toucheront le cœur de votre Majesté, et exciteront envers nous sa clémence.

» Je fus autrefois chef d’une bande de voleurs. Nous trouvâmes un jour au pied d’une montagne et sur le bord d’une fontaine, un enfant qui venoit de naître, enveloppé dans une étoffe de soie. Près de lui étoit une bourse qui contenoit mille pièces