Aller au contenu

Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

117
LES SÉRAILS DE LONDRES

dans cette capitale, terni en quelque sorte sa réputation, si ce n’est pas son teint dans les guerres de Vénus.

À parler sérieusement, ce personnage extraordinaire n’est ni plus ni moins que le fils d’un domestique du prince de S...se, qui, par égard pour la fidélité de son domestique nègre, fut, par procuration, le parrain de son fils et lui donna son nom. Ils passèrent en Angleterre pour s’introduire dans les nobles familles. Le jeune S...se qui, à ce temps, n’avoit pas de plus hautes prétentions que la servitude commune, s’adonna au cocuage comme la recommandation la plus favorable en sa faveur. Cependant son père obtint, par un caprice étrange, une place dans la maison d’une certaine duchesse, à présent morte, qui prit un soin particulier de son enfant, et qui, au lieu de le laisser dans sa basse extraction, le plaça dans une école célèbre, proche Soho-Square, où il apprit à danser, à faire des armes et à monter à cheval. Il étoit alors dans l’âge de virilité ; mais ayant fait des progrès considérables dans ses études, il commença à croire qu’il étoit supérieur à ses camarades, et les traitoit en conséquence avec mépris. Quelques-uns ressentirent ces injures personnelles ; mais ayant entendu parler de son habileté à faire des armes d’où il sortoit toujours triomphant, ils refusèrent d’en venir aux extré-