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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/158

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LES SÉRAILS DE LONDRES

les traits ; comment plusieurs poètes Grecs ont invoqué leurs muses pour les chanter ; en un mot, il seroit très difficile autrement, d’assigner la cause, pour laquelle les plus grands hommes, avec l’avidité la plus subtile, visoient à s’introduire dans leur compagnie ; pourquoi Aspasie étoit le seul hérault de la paix ou de la guerre ; pourquoi Phrynie avoit une statue d’or élevée à sa mémoire. Le voyageur mal instruit qui s’approche des murs d’Athènes, et qui dans l’éloignement, apperçoit ce monument, s’imagine que c’est la tombe de Miltiade, de Périclès, ou de quelqu’autre héros également renommé ; mais lorsqu’il s’en approche de près, il est surpris de voir que c’est le mausolée d’une courtisane Athénienne, dont la mémoire est si pompeusement blasonnée. De tous les guerriers renommés qui ont combattus pour leur pays dans l’Asie, il n’y en a pas un dont les actions glorieuses soient représentées par un monument, ou dont les cendres aient été jugées dignes d’un panégyrique futur. Ainsi donc, tels étoient les honneurs rendus par ce peuple enthousiaste, voluptueux et sensuel à l’éclat de la beauté.