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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/162

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LES SÉRAILS DE LONDRES

le séminaire établi dans King’s-Place ; afin de faire place à une autre victime qui doit être sacrifiée de la même manière.

Quand ces ressources ne remplissoient pas suffisamment les projets de Charlotte, elle avoit recours aux avertissements qu’elle faisoit insérer dans les papiers du jour, qui souvent lui produisoient l’effet désiré, et lui procuroient, pour la prostitution, un grand nombre de jolies nonnes innocentes et confiantes. La plupart de ces avertissements étoient d’une nature sérieuse, et portoient avec eux, pour toutes les jeunes personnes qui se proposoient d’entrer en service, toutes les apparences de la vérité, de la sincérité, et le témoignage de la bonté du lieu ; quelquefois Charlotte enjolivoit son style en donnant à entendre que l’on seroit chez elle sur le pied d’amie, et par ces publications badines, elle trompoit ainsi l’innocence confiante. Voici un avertissement qu’elle fit paraître il y a quelque temps et qu’elle adressa à George S...n.

On a besoin d’une jeune personne de vingt ans, tout au plus, d’une bonne famille, qui ait eu la petite vérole, et qui n’ait, en aucune manière, servi dans la capitale ; elle doit savoir tourner ses mains à toute chose, vu qu’on se propose de la mettre sous un cuisinier habile et très expérimenté ; elle doit entendre le repassage et connoître la boulangerie, ou du moins en savoir assez pour faire soulever la pâte ; elle doit avoir également assez de con-