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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/183

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LES SÉRAILS DE LONDRES

illégitimement un mouchoir ou une montre ; ces fripons infâmes, sous le masque de l’amitié et le titre supposé d’hommes de rang et de fortune, attrapent, par leurs ruses, les personnes confiantes, et, par une variété de stratagèmes et d’artifices adroitement conduits, pillent et ruinent quiconque tombe dans leurs filets. Telle fut la fatale situation de M. H...n, qui, dans le cours de peu de mois, fut forcé d’engager son bien, d’abandonner sa maison, et d’aller au dehors mener une vie très retirée, tandis que sa fortune étoit en tutelle ; par suite de ce désastre, la pauvre Nelly se trouva encore une fois expulsée du monde, et obligée de recommencer de nouveau son commerce, lorsqu’elle s’imaginoit l’avoir abandonné pour toujours.

Nelly, pendant quelque temps, soutint son importance ; elle ne vouloit point se soumettre à retourner, comme on dit, en compagnie, mais le puissant mot nécessité l’y contraignit bientôt.

Nelly ne fut cependant pas long-temps dans cet état humiliant ; elle trouva des amis qui la secoururent, particulièrement un très digne et jeune gentilhomme qui lui meubla, dans le goût le plus élégant, la maison qu’elle occupe maintenant.

Nous allons à présent dire de quelle manière elle se soutient dans la situation agréable dans laquelle elle se trouve actuellement. La maison