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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/190

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LES SÉRAILS DE LONDRES

Lucy : soit qu’elle fut intimidée de paraître pour la première fois, devant une assemblée aussi brillante et aussi nombreuse, soit qu’elle craignit la censure de la critique sévère, elle ne s’acquitta point de son rôle aussi bien qu’il auroit été à désirer ; néanmoins elle chanta les airs avec beaucoup de goût, et fut généralement applaudie. Si ce début ne la fit pas regarder d’abord comme une actrice parfaite, il lui attira l’attention des spectateurs, car, en peu de jours, elle reçut des propositions d’un nombre considérable d’adorateurs de ses charmes. Les lords M...h et B...ke se trouvèrent rivaux en cette occasion ; et si l’on doit ajouter foi à la trompette de la Renommée, elle ne fut insensible ni à l’un, ni à l’autre ; mais ces amours ne furent que passagers ; elle succéda bientôt à Nancy Par..ons dans les bras du duc de D....t, et elle ne resta pas long-tems avec lui.

Foote, vers la fin de la saison, lui fit la cour ; mais elle refusa ses hommages, dans la crainte d’amener au monde un enfant avec une jambe de bois ; la conséquence fut que frappée des talents des acteurs de la troupe dans laquelle elle étoit engagée, elle ne voulut plus, dans la suite, reparaître sur le théâtre.

Une variété d’amants se présentèrent alors à elle, et dans cette époque, elle fit la connoissance de Mme Hamilton. Ce fut dans sa maison qu’elle