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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/193

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LES SÉRAILS DE LONDRES

sommes considérables, à des intérêts très usuraires, en en faisant la rente, ses folies étoient ignorées dans le voisinage de M. S...rs. Il ne fut pas plutôt devenu le tuteur de Miss Charlotte S...rs, qu’il remboursa avec sa fortune la rente de ses extravagances, et qu’il la tint constamment dans la plus parfaite ignorance au sujet de l’état de ses affaires. Cependant comme elle approchoit de sa majorité, il jugea convenable de gagner doublement, Miss S....rs croyoit aveuglément tout ce que M. R...s lui disoit :

Il est temps, lui déclara-t-il un jour, de vous révéler les dernières paroles de votre père ; les derniers mots qu’il prononça avec énergie furent : Servez non seulement de père à ma fille, mais devenez son époux, personne n’est plus digne de la posséder que vous.

Elle ajouta foi à cette assertion, et comme elle n’avoit point de prédilection pour aucun autre homme, innocemment ou plutôt par enfantillage, elle consentit à lui donner sa main. M. R...s l’ayant donc amené à ses fins, crut qu’il n’y avoit plus de difficulté à terminer promptement cette affaire ; en conséquence, il saisit un moment où elle n’étoit point sur ses gardes, et, se jettant à ses pieds, il lui déclara que :

Sa passion pour elle étoit si grande, qu’il ne pouvoit plus long-temps vivre sans elle, et qu’il vouloit en ce moment l’épouser. — Mais que dira le monde, allez-vous me répliquer, ma chère Charlotte ? — Il dira malicieuse-