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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/204

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LES SÉRAILS DE LONDRES

cadilly. Elle résolut de jouer à un jeu plus assuré que celui qu’elle avoit joué dans Wardour-Street ; dans cet endroit, elle avoit été trop loin, avoit trop risqué, et avoit presque tout perdu ; elle jugea alors qu’il étoit prudent de ne pas s’élever au-dessus des filles de joie sur le haut ton.

Au nombre de ses nonnes, dans la dernière classe, étoient Mme Marsh..l, Mme Sm...th, Mme B...ker, Mlle F...sher et Mlle H...met.

La première de ces dames étoit la fille d’un chapelain qui lui donna une bonne éducation, et qui s’efforça de fortifier son esprit par les sentiments de la religion et de la morale. Elle est d’une figure agréable et bien faite. Se trouvant par la mort de son père dans la plus grande détresse, elle écouta les sollicitations du colonel W...n, et elle résigna sa vertu et non pas son cœur à ses propositions ; au colonel, succéda un homme qu’elle aimoit sincèrement, mais elle découvrit trop tard qu’il étoit engagé dans le mariage, et peu de semaines après, il la quitta ; elle fut donc alors forcée de rôder pour pourvoir à ses besoins, et maintenant, suivant les occasions, elle rend des visites à Mme W...ston, à Mme Nelson et dans les autres séminaires.

Mme Sm..th est une femme fort jolie, quoique pas remarquablement belle ; elle est très ignorante, et elle fut trompée par un acteur ambulant,