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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/222

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LES SÉRAILS DE LONDRES

En disant ces mots, il lui remit un billet de banque de vingt livres sterlings, et lui proposa de poursuivre la conversation à la première occasion.

Le lord ne fut pas plutôt parti que Madame Dubery entra dans l’instant chez Lucy, qui ne pouvoit plus se contenir, se mit à éclater de rire d’une force prodigieuse, et pendant ce tems déployoit le billet de banque.

Ce comte P...y, dit-elle à Madame Dubery, est un être plus ridicule, s’il est possible que le lord H... Il visite notre séminaire dans le dessein d’avoir une conversation sentimentale avec une nonne d’un genre sentimental ; et pour avoir eu le plaisir et la purification puritanique d’entendre un discours moral contre la sensualité, il la complimente d’un billet de banque de vingt livres sterlings.

Madame Dubery lui répliqua : Je suis fort surprise qu’une fille comme vous, qui avez été répandue dans la ville, et qui connaissez les anecdotes et les caractères de la plupart des femmes de votre sphère, ignoriez l’histoire et les infirmités du comte P...y. Le fait est, que quand milord fut au collège, il imita la plupart de ses camarades, et, par la masturbation, s’énerva au point de ne pouvoir jamais remplir les devoirs du mariage ; néanmoins, guidé par les liens de l’intérêt, et par alliance de famille, il épousa une jeune dame très belle, douée de tous les goûts luxurieux de la concupiscence orientale ; car on dit qu’elle descend en ligne directe d’un monarque sublime. Le monde, il est vrai, est très malicieux, ainsi je n’en dirai pas davantage sur ce sujet. — (Lady W...m étoit certainement parfaitement initiée dans tous les mystères du sérail). Quant à cet article, lady P...y fut