Aller au contenu

Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

212
LES SÉRAILS DE LONDRES

La seconde liaison remarquable du lord Del... ne fut Madame Chateau...r...y qui n’avoit pas long-temps célébré ses noces avec un maître de langue française ; car son caro sponso, avant l’échéance du premier mois de mariage, la traita avec une telle indifférence… il la laissa si fréquemment sans lui donner les secours ordinaires de la vie, qu’elle résolut de disposer avec avantage de ses charmes, afin de pouvoir exister avec aisance. Elle avoit à peine formé cette pieuse résolution, qu’une duègne, expérimentée dans les négociations de ce genre l’introduisit auprès du lord Del...ne, qui la conduisit dans sa maison dans Conduit-Street. Le petit maître de langue se trouva très-satisfait d’être débarrassé de sa femme, vu qu’il pouvoit retirer une somme considérable en les poursuivant pour crime de concubinage. Le lord Del...ne n’eut pas plutôt appris son dessein, qu’il fit à Monsieur Ch...y des ouvertures d’accommodement pour arranger cette affaire, par un compromis, à l’amiable. On entama une négociation qui se termina bientôt par l’accord du côté du mari de céder tous ses droits sur sa femme, et d’abandonner toute poursuite, à la condition que l’on lui paieroit une somme de deux cents livres sterlings. Les préliminaires étant ainsi établis, le lord se rendit à une taverne près de Soho, lieu de leur rendez-vous, et lui remit la somme convenue.