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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/303

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LES SÉRAILS DE LONDRES

avantage, malgré les fréquentes et sévères mortifications que ses erreurs lui ont attiré, et lui font essuyer journellement.

Le duc de A... vint un soir avec plusieurs de ses amis dans ce séminaire ; ils pensèrent que les dames devoient être contraintes de capituler sur leurs conditions ; ils se trouvèrent tous trompés dans leur attente ; ils se retirèrent, à l’exception d’un seul qui crut, qu’en leur absence, il pourroit vaincre Miss L...n qui passoit pour une prude, et qui, au rapport de plusieurs personnes, n’avoit jamais cédé à aucun homme, malgré qu’elle fréquenta la maison de Mad. R...ds.n. Il commença d’abord par railler sa prétendue modestie, et lui dit qu’il vouloit la convaincre qu’il n’y avoit rien de moins réel dans le monde femelle que la chasteté ; il l’assura qu’il avoit scrupuleusement étudié le sexe, pendant plusieurs années, leur artifices, ruses, stratagèmes, affectations, hypocrisie et dissimulation ; il ajouta, qu’à la fin de raisonner avec précision sur ce sujet, il avoit avec beaucoup de travail et d’assiduité, formé une échelle des passions amoureuses du sexe femelle, et de leur continence prétendue, laquelle il se proposoit de présenter à la Société royale, et pour laquelle il recevroit, comme il n’en doutoit point, son approbation et ses remerciments : en disant cela, il tira de sa poche un papier qui étoit intitulé :