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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/313

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LES SÉRAILS DE LONDRES

Ce trait donnera suffisamment une idée de ce noble pair. Madame A...r avoit su se concilier un membre très-respectable qu’elle employoit comme un mirmidon pour surveiller les actions du lord L... qui venoit alors de se rendre chez Madame Matthew. Après l’avoir attendu à dîner près de trois heures, elle vola, sur les ailes de la jalousie, à King’s-Place, accompagnée de Madame R...ldd et du conseiller Bailey, son ancien avocat, et maintenant son grand admirateur. Ils ne furent pas plutôt introduits dans le séminaire de Madame Matthew, qu’il s’ensuivit une scène très-violente. Aussitôt Madame A... r dit un tas d’injures à Madame Matthew, qui lui répondit sur le même ton ; la dispute s’échauffa à un tel point, qu’elles se prirent par les cheveux. Le combat devint violent, les cheveux étoient par pelotons répandus sur le plancher. Chacun alors s’efforça de séparer les combattants ; mais le conseiller, dans son essai, qui étoit, suivant sa coutume, très-enchanté de cette aventure, fut frappé sans dessein et reçut de Mad. A...r un coup dans le nez qui le fit saigner. À la fin, la paix fut rétablie, à l’exception des paroles et injures que proféra cette dernière dame dans le genre de Billingsgate.

Le lord L... crut qu’il devoit parler à son tour, et dans un discours florissant (pensant qu’il étoit toujours dans certaine assemblée où le langage