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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/321

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LES SÉRAILS DE LONDRES

comme un obstacle insurmontable à l’entière possession de ses affections et de sa personne.

Au nombre de ses adorateurs, étoit un certain duc qui, auparavant, n’étoit pas en puissance de lui former un établissement, parce que ses finances se trouvoient, avant sa dernière succession, dans l’état le plus déplorable ; mais ayant hérité, depuis peu, d’une immense fortune, aussi bien que du titre ducal, il s’adressa à Madame Matthew pour engager Miss Kitty à lui procurer une entrevue dans sa maison. Combien la proposition convenoit entièrement à son caractère, venant sur-tout de la part d’un homme du rang de son altesse qui s’étoit toujours distingué avec éclat dans la république de la galanterie, elle se rendit, sans hésiter, à la sommation qui lui étoit faite.

Afin que le lecteur puisse se former une juste idée du caractère de ce duc, nous pensons que la scène suivante, dans Piccadilly, laquelle, d’après la certitude que nous en avons, est véritable, suffira pour exposer dans son véritable jour le portrait de ce lord.

Lord Piccad (en bâillant). — Quelle veine de bonheur, le baronet Harry a eu la nuit dernière ! — Le diable certainement se mêloit de mes affaires, autrement je serois venu à bout de faire un coup avantageux… Si j’avois pu le tromper au dernier coup, je serois retourné chez moi avec cinq cents