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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/351

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LES SÉRAILS DE LONDRES

qu’elle n’ait été marié à un autre homme. Aucun homme ne peut épouser une femme divorcée que quatre mois et demi après sa séparation totale de son premier mari. L’homme peut obliger la femme divorcée à garder un enfant jusqu’à ce qu’il ait atteint l’âge de deux ans[1].

Après avoir cité ce qui concerne les divorces, le lecteur ne sera peut-être pas mécontent de connoître la nature et le cérémonial du mariage parmi les Turcs que nous prenons également dans le même ouvrage.

Les Turcs sont tous sujets aux liens du mariage. Le Grand Seigneur en est entièrement exempt, il prétend que le privilège de Mahomet lui est seul réservé : et pour éviter un contrat formel de parenté, où, suivant le langage turc, pour ne pas mêler son sang avec celui d’aucune famille dans son empire, il n’a point de femme, mais seulement des concubines. La première qui lui donne un fils est nommée la Sultane Haseki ; elle est couronnée de fleurs ; elle prend les prérogatives de femme, et gouverne le Haram.

Il est permis à d’autres Turcs d’avoir quatre femmes ; ils peuvent se marier, comme le dit Kabbin ; c’est-à-dire qu’ils paroissent devant le tribunal de justice ; ils déclarent que la femme qu’ils prennent est leur femme ; ils entrent dans l’obligation, que lorsqu’ils jugeront convenable de la renvoyer, d’élever les enfants, et de donner à leur femme une certaine somme stipulée qu’ils proportionnent soit à leurs circonstances, soit au temps qu’ils jugent le plus convenable pour eux de cohabiter avec elle. Ce n’est point une tache infamante pour une femme

  1. Voyez Observations sur les loix, mœurs et coutumes des Turcs, vol. II, P. 85.