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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/354

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LES SÉRAILS DE LONDRES

d’une famille noble ; mais qu’étant traversée dans ses amours, et son amant ayant épousé une autre jeune dame de sa connoissance, elle étoit résolue, cette nuit, de se sacrifier à la déesse de Paphos, d’autant plus qu’elle étoit celle fixée pour ses noces, et que ce jour étoit celui où sa rivale venoit d’épouser son amant. Le comte qui est toujours très-galant en ces sortes d’occasions, et ne laisse jamais échapper celle d’être introduit auprès d’une belle femme, sur-tout lorsqu’elle est réputée pour une dame modeste, se rendit à l’invitation à l’heure indiquée, et fut présenté par Madame le P... à Miss Lar...che (tel étoit le nom temporaire qu’elle portoit.) Miss Lar...che avoit reçue une éducation soignée, et avoit fréquentée, jusqu’au moment de sa fuite, la meilleure compagnie ; elle étoit en conséquence en état de recevoir le comte d’une manière convenable à l’idée qu’il s’en étoit formée. Connoissant une grande partie des premières familles de l’Angleterre, elle pouvoit convenablement parler de leurs alliances et liaisons ; elle savoit parfaitement la langue française ; elle étoit musicienne et avoit une voix très-harmonieuse ; douée de pareils talents, le comte fut aisément persuadé que Miss Lar...che étoit précieusement une personne telle que Madame le P... la lui avoit représentée ; dans cette présomption, il goûta la compagnie de Miss Lar...che avec la plus grande