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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/371

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LES SÉRAILS DE LONDRES

mortification de voir qu’avant midi ils étoient tous déchirés en mille morceaux, et couvroient le pavé d’une telle manière, qu’il étoit entièrement impossible de pouvoir en prendre lecture. Dans cet embarras, et pour prévenir cet accident, il se déguisa en femme ; revêtu d’une vieille robe rouge, il distribua ses billets à Temple-Bar, Royal Exchange, et autres endroits, ce qui, en un sens, lui produisit un si bon effet que les chalans ou malades que ses avertissements lui procuroient, furent en si grand nombre, qu’il n’avoit plus alors le temps de retourner chez lui, et de changer son habillement féminin en masculin. Cependant l’argent qu’il recevoit de ses malades, le mit bientôt en état d’avoir un commis qui pouvoit l’aider en ces occasions ; il se trouvoit dans le chemin du bonheur, quand malheureusement la femme d’un marchand, qui étoit entre ses mains, prit un congé subit de ce monde : son mari convaincu, mais trop tard, de son ignorance, le menaça de le poursuivre en justice ; il crut alors convenable de fermer boutique et d’abandonner le quartier. Il fut ensuite adressé à un certain distributeur de remèdes radicaux qui roule voiture et qui demeure près de Soho, pour être associé : mais trouvant que la médecine, dont il avoit cependant retiré de l’argent, ne lui étoit pas favorable du côté de ses malades, il [ne] céda point par délicatesse de conscience