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Page:Les Sérails de Londres, 1911.djvu/99

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LES SÉRAILS DE LONDRES

miracles en faveur de Miss Collins, au point qu’elles étoient si intimement liées, qu’elles ne pouvoient plus se quitter, et qu’elles trouvèrent les moyens de devenir camarades de lit.

Betsy communiqua aussi-tôt cette heureuse nouvelle à sa tante supposée, qui l’apprit avec la plus grande satisfaction, et courut immédiatement faire une visite à sa nièce, afin de lui donner les instructions utiles pour avancer cette importante affaire. Ces avis tendoient à corrompre les mœurs de Miss M...e, en lui enseignant ces diverses pratiques lascives, trop souvent employées dans les pensions des jeunes demoiselles, qui, néanmoins, se croyent complètement vertueuses : mais les efforts de Betsy, à cet égard, furent vains. Miss M...e fut choquée de ses propositions et de ses essais ; elle la menaça de ne jamais coucher avec elle, si elle lui parloit davantage de ses opérations infâmes, dans lesquelles elle auroit désiré voir Miss M...e suivre son exemple.

Betsy pensa qu’il étoit important d’abandonner ses manœuvres, si elle ne vouloit point perdre l’estime de Miss M...e, ni nuire à son projet ; en conséquence, l’adroite hypocrite, non seulement discontinua ces essais, mais elle eut l’air de se repentir, et d’écouter les remontrances morales de son amie ; elle la remercia de ses sages conseils, et lui dit qu’elle s’estimoit heureuse d’avoir trouvé