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Page:Les Stances érotiques, morales et religieuses de Bhartrihari, 1875.djvu/108

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BHARTRIHARI.

nous n’avons pas amassé de richesses, nous n’avons pas obéi d’un cœur soumis aux ordres de nos parents, nous n’avons pas pressé dans nos bras, même en rêve, des jeunes filles aux grands yeux pleins de vivacité : tout notre temps s’est passé comme celui des grues à mendier le pain d’autrui.

49.

Ceux qui nous ont donné le jour sont bien loin de nous, nos camarades d’âge ne vivent plus que dans notre souvenir : notre chute devient chaque jour plus imminente, et notre situation est pareille à celle d’un arbre planté sur la rive sablonneuse d’une rivière.

50.

La vie de l’homme est limitée à cent ans : la nuit en prend la moitié, la moitié de l’autre moitié est absorbée par l’enfance et la vieillesse ; le reste se passe au milieu des maladies, des séparations et des adversités qui l’accompagnent, à servir autrui et à vaquer à d’autres occupations analogues. Où trouver le bonheur dans une existence qui ressemble aux bulles que produit dans l’eau l’agitation des flots ?