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Page:Les aventures de maître Renart et d'Ysengrin son compère, trad. Paulin, 1861.djvu/124

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DIX-SEPTIÈME AVENTURE.

flairé ses pistes, donna des voix, puis les brachets et les veneurs. « Quel est ce bruit ? » dit-il avec émotion. — « Attendez et ne bougez pas surtout, » dit Tybert ; « c’est une agréable mélodie, présage de l’arrivée d’une charmante société qui vient ici prendre ses ébats. Ils vont chercher une messe dans le voisinage, et vous serez là bien à propos, car je crois me souvenir que vous avez été prêtre. »

Renart ne trouva pas sa présence aussi nécessaire dans l’Assemblée. Il se leva et comme il gagnoit le large : « Mon Dieu, » lui dit Tybert, « qu’allez-vous faire ! et votre serment, Renart, l’avez-vous oublié ? Songez que vous en rendrez compte au Jugement dernier. Pourquoi vous effraier ? Je suis au mieux avec les chiens ; s’il le faut, je leur donnerai pour vous mon gage. » Renart ne l’écoutoit plus, il étoit loin quand les chiens arrivèrent. Cependant, tout en courant de son mieux, il maugréoit le perfide Tybert et se promettoit de le poursuivre jusqu’à la mort.