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Page:Les aventures de maître Renart et d'Ysengrin son compère, trad. Paulin, 1861.djvu/138

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VINGT-ET-UNIÈME AVENTURE.

VINGT-ET-UNIÈME AVENTURE.

De l’arrivée de Renart chez dame Hersent durant l’absence d’Ysengrin, et comment la guerre prit commencement entre les deux barons.



À quelque temps de là, Renart se trouva devant un amas de branches entrelacées qui formoient une haie et dissimuloient l’entrée d’un souterrain. Il franchit la haie, découvrit l’ouverture et, soit par un mouvement de curiosité soit dans l’espoir d’y trouver à prendre, il descendit et n’eut pas de peine à reconnoître la demeure de son bel oncle Ysengrin. Le maître étoit sorti, dame Hersent, nouvellement relevée de couches, allaitoit et léchoit ses louveteaux. Comme elle avoit déposé son chaperon, le soleil vint la frapper au visage quand Renart ouvrit la porte ; cela lui fit regarder qui venoit ainsi lui rendre visite. Pour Renart, la crainte d’un mauvais accueil le décidoit à demeurer immobile derrière la porte ; mais Hersent l’avoit reconnu tout de suite à sa robe rousse. « Ah ! » dit-elle en riant, « c’est donc ainsi, damp Renart, que vous venez épier les gens ? » L’autre se tait et ne