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Page:Les aventures de maître Renart et d'Ysengrin son compère, trad. Paulin, 1861.djvu/165

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RENART ET LE BERGER.

mains, juroit que jamais vilain n’avoit été mieux traité selon ses mérites. « Oh ! » dit Ysengrin à son tour, « cela paroît en effet très-plaisant ; mais pour le croire, je ne serois pas fâché de l’avoir vu de mes yeux. — Eh bien, » dit Renart, « vous pouvez vous en donner le plaisir ; allez au fond de l’eau, le vilain vous dira si j’ai menti d’un mot. — Il n’est pas nécessaire, » reprit le Roi, qui vouloit sauver la confusion au Connétable. « Je ne tiens pas assez aux vilains pour en aller voir un de plus, et j’aimerois autant fourrer ma tête dans une tonne de vipères. Il est au fond de l’eau, qu’il y reste ! et pour nous, hâtons-nous de procéder au partage de la proie. »


VINGT-HUITIÈME AVENTURE.

Comment Ysengrin ne fut pas aussi bon partageur que Renart.



Noble se tourna d’abord vers Ysengrin : C’est vous, damp connétable, qui déciderez ce qui doit revenir à chacun : vous trouverez aisément moyen de nous contenter tous les trois. — J’obéis, Monseigneur, puisque tel est