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Page:Les aventures de maître Renart et d'Ysengrin son compère, trad. Paulin, 1861.djvu/337

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MONIAGE DE RENART.

nous, un méchant bruit qui, par malheur, n’a pas été démenti ; mais à Dieu ne plaise que nous voulions en noircir la réputation d’une bonne dame dont personne, jusques-là, ne s’étoit avisé de soupçonner la tendresse maternelle et la fidélité conjugale !

Le Translateur.

La fâcheuse légende des secondes noces de la prude femme Hermeline et du déguisement de damp Renart en jongleur devoit appartenir au troisième et dernier livre de cette histoire, dont nous n’avons retrouvé que des lambeaux décousus. J’en vais dire ici quelques mots.

Depuis son départ de l’abbaye des Blancs-moines ou Bernardins, Renart avoit grand sujet de craindre la justice du Roi et n’osa plus se montrer que sous un costume emprunté. Tour-à-tour il s’affubla du bonnet des docteurs, du mortier des juges, du béret des marchands, de la mitre des évêques, du chapeau des cardinaux ; il endossa la robe des médecins, la simarre des prévôts et la livrée des courtisans ; il adopta la guimpe des nonnes, le chaperon des bourgeoises, la ceinture dorée des chatelaines. Enfin, le vieux poëte ferme la série de ses transformations en racontant « coment il fu empereres. »

Sous chacun de ces nouveaux déguisemens,