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SUR LE ROMAN DE RENART.

Li codres muert hastivement,
Et li chievres foil ensemblement.
Bele amie, si est de nus,
Ne vus sans mei, ne mei sans vus.
Pur les paroles remembrer
Tristram qui bien saveit harper
En aveit fet un nuvel lai,
Assés briefment le numerai.
Gottlef l’apelent en engleis,
Chievre-foil le nument en franceis.

On remarquera que sur trois des vers où se trouve le mot chievrefoil, deux présentent une syllabe de trop, pour la mesure. Nous ne pouvons consulter le manuscrit original, mais il y a tout lieu de croire qu’on y lisoit ou qu’il y faudroit lire :

Et li chievres ensemblement….
Chievres le nument en françois.

Et cette lecture justifie parfaitement le sens donné au vers de Renart.

3. Roman du Lin et de la Beste.

Ici Méon a mal lu du leu. Le meilleur manuscrit (Cangé, n. 68) porte très-lisiblement du lin et de la beste, et les autres ne repugnent pas à cette lecture. Il y a plus : des quatre manuscrits qui donnent le préambule, il n’en est pas un qui autorise la leçon de Méon.

Or il faut entendre, par le roman du Lin et de la Beste, la traduction d’une longue pièce de vers d’Hermann Contractus, de Lino et Ovi, publiée pour la première fois, avec tout ce qui pouvoit le mieux en faciliter la lecture et éclaircir le texte, par M. Éd. du Méril (Poésies populaires latines, Paris, 1843, I,