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Page:Les aventures de maître Renart et d'Ysengrin son compère, trad. Paulin, 1861.djvu/377

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SUR LE ROMAN DE RENART.

Renart et d’Ysengrin ; ce sont des fabliaux ajoutés plus tard, de même que le Renart mire, dont la donnée latine est assurément plus ancienne, mais qu’un trouvère françois a gâté dans un récit entièrement dépourvu d’agrément et de mesure. La plupart des autres branches ne méritent pas d’être nommées, si ce n’est le Renart empereur, que recommande le charmant épisode de la Vengeance de Drouineau.

Ces pauvres jongleurs du moyen âge, obligés de prévoir tous les goûts et de satisfaire toutes les classes de la société, chacune à son tour, réunissoient dans leurs volumes les pièces les plus dissemblables : récits de premier ordre, destinés aux honnêtes gens ; parodies grossières, honteux caprices d’imagination, réservés pour les jours et les réunions carnavalesques.

Les recueils faits sur le sujet de Renart ne pouvoient échapper à ce fâcheux mélange des plus ingénieuses compositions et des plus méprisables débauches d’esprit. Mais quand un certain talent d’invention ou de style ne rachète pas les gravelures, il n’est guère à propos de les reproduire, et l’on a compris sans doute que, dans l’essai que je viens de tenter, je n’en aie pas tenu le moindre compte.

P. P.
10 novembre 1860.



Post-Scriptum. Ces pages étoient imprimées, quand Monsieur le duc d’Aumale voulut bien répondre lui-même à la lettre que j’avois pris la