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Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/54

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Tel est en raccourci l’image ravissante
De Flora la putain qu’on croirait innocente
Et vierge, tant ses yeux rayonnent de candeur,
Tant tout en elle exhale un parfum de pudeur,
Et qui vient cependant, loin d’être encor novice,
Ayant fait dès longtemps ses débuts dans le vice,
Sans avoir peur, sans être émue un seul instant,
Et comme devinant un succès éclatant,
Passer cet examen aux fatales épreuves
Pour lequel la Lebrun demande tant de preuves,
Dont il faut nettement, sans hésitations,
Résoudre ex abrupto toutes les questions,
Pour acquérir le droit de voir couler sa vie
Dans ce charmant bordel que toute fille envie,
D’y vendre au poids de l’or toutes les voluptés,
Et des charmes souvent qu’on n’a pas achetés.

À midi, dans la salle en ce but préparée,
De toutes ses putains la Lebrun entourée,
Assise gravement sur un moelleux sofa,
Tenant sur ses genoux un énorme angora,
Donne l’ordre de faire entrer la néophyte.

La jeune fille fut aussitôt introduite.

Un simple peignoir blanc, à peine retenu,
Laissait entièrement ses épaules à nu,
Et sa gorge charmante, au lieu d’être enfermée
En un affreux corset qui l’aurait déformée,
Montrant à découvert ses deux globes polis,
Se tenait d’elle-même et sans faire aucun pli.


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