Aller au contenu

Page:Les illégalités et les crimes du Congo, 1905.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de toute couleur, de toute langue. Nous ajoutons : La race humaine est une, il n’y a pas de races supérieures ni de races inférieures ; il n’y a ni esclaves, ni hommes libres (Saint Paul, Gal. IV), ou mieux il ne doit plus y avoir, à nos yeux, ni races supérieures, ni races inférieures, ni hommes libres, ni esclaves.

À côté des moyens de protection contre les criminels, les exploiteurs et les détraqués dangereux et également contre les sociétés concessionnaires sans conscience qui ne se préoccupent que des dividendes à partager, celle affirmation solennelle et énergique contribuera efficacement, je le crois, à la suppression des crimes coloniaux. Bien qu’il soit pénible en un sens d’avoir à énoncer des vérités si élémentaires, je me félicite d’avoir eu l’occasion de proclamer une fois de plus ces principes devant vous. (Applaudissements prolongés).




DISCOURS DE M. BAROT-FORLIÈRE

ex-médecin-major des colonies
ex-chargé de mission scientifique


Mesdames, Citoyens,

Lorsque le Comité de défense et de protection des Indigènes, et le Comité Central de la Ligue des Droits de l’Homme, m’ont demandé de venir prendre la parole ce soir devant vous, j’ai un peu hésité parce que je n’ai ni l’autorité personnelle du vénéré Frédéric Passy, ou de M. Viollet, ni la fougue éloquente du citoyen Rouanet ; je me suis cependant décidé en pensant que je vous apporte le souvenir personnel de choses vues, le témoignage d’heures vécues dans le Continent noir.

Depuis que je suis rentré d’Afrique Occidentale, où j’ai passé trois ans consécutifs, je n’ai cessé, par des conférences, faites à Paris et dans les plus grandes villes de France, de soutenir, autant qu’il m’a été possible, la cause des indigènes de nos pos-