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Page:Les illégalités et les crimes du Congo, 1905.djvu/65

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que le résultat pécuniaire immédiatement réalisable, Que leur importent les villages brûlés, les femmes et les enfants mourant dans les camps d’otages, que leur importent les malheureux tués à coups de chicotte ou dynamités, où succombant à la fatigue d’un portage excessif, le long de routes dont le voisinage est déserté par les populations, pourvu que les colonies taillables à merci les fassent vivre, eux, ces exploitateurs de la colonisation.

Il fallait protester contre ces théories contre les résultats qu’elles ont produits. Et ici j’ajoute un mot qui n’allongera pas mon discours ; je dis et je crois sincèrement que notre effort, que notre manifestation, ne peuvent être stériles, qu’il peut sortir quelque chose de réel, quelque chose d’humain et de bienfaisant de ce geste que nous faisons ; je dis que la France ne s’est jamais solidarisée avec les négriers et avec les massacreurs (Applaudissements). Il fallait protester contre cette intervention d’un ministre de la République, qui, sous prétexte qu’il s’agit de noirs viole les principes de notre constitution, viole les principes de notre droit commun et déchire notre charte constitutive, la Déclaration des Droits de l’Homme, ne dit-elle pas que tous les hommes étant libres et égaux doivent être traités de la même façon ? Car enfin, il en est bien ainsi puisque, des crimes leur étant signa les pouvoirs publics restent impuissants, et semblent couv les criminels en nommant des commissions bizarres et en appelant à les composer des hommes qui sont mis en accusation publique… (Une voix  : pas tous) non certes pas tous ! Je ne veux pas faire de personnalités mais rappelez-vous ou lisez si vous l’ignorez un discours qui a été prononcé le 2 février dernier à la Chambre des Députés par M. Lucien Hubert dont la présence nous manque ; il est la preuve de la vérité de l’affirmation que je vous apporte.

Eh bien cela ne peut pas durer. Nous sommes ici pour protester contre ces moyens de gouvernement et nous vous demanderons, Mesdames et Citoyens, de vous unir à l’ordre du jour qui va vous être présenté pour dire que cet état de choses ne peut continuer, qu’il y a une sanction qui est la justice,