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Page:Les oeuvres de la pensee francaise Volume I.djvu/20

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les xive et xve siècles

le poète lui-même ; le Jeu de Robin et de Marion, déjà plein de vie.

Au xve siècle, le goût du théâtre se popularise. Griselidis est un drame moral, purement laïque, fort original. Mais on représente surtout des mystères, qui mettent à la scène la vie de Jésus, les vies des principaux martyrs, en y mêlant des intermèdes burlesques destinés à « récréer joyeusement l’esprit des écoutants. »

Ce sont ces intermèdes burlesques qui, en se détachant des mystères, ont donné naissance au théâtre comique. Les Farces sont surtout des satires. Satire contre l’armée dans le Franc archer de Bagnolet, contre la vie de ménage dans la Farce du nouveau marié qui annonce la verve de Rabelais et fait penser à la scène fameuse de Panurge. La Farce de Georges Leveau est l’ébauche du Georges Dandin de Molière. Les Farces du Cuvier, de maître Patelin sont encore caractéristiques de cette verve française faite d’esprit critique et de bonne humeur. — Le théâtre étant très à l’ordre du jour, on y fait tout entrer : les sotties sont des pamphlets politiques, le journalisme de l’époque. On y traite, sans action et tout en discours, de toutes les difficultés parlementaires. C’est en somme simplement de la satire dialoguée. Les Moralités sont des faits divers portés à la scène, encore un peu embarrassés d’allégories cependant. Elles sont aux mœurs ce que la sottie est à la politique. En somme elles sont le point de départ de la pièce de théâtre moderne.