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Page:Les oeuvres de la pensee francaise Volume I.djvu/27

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la renaissance

Plus tard Pascal, bien qu’en le réfutant, lui prendra beaucoup. Molière se souviendra toujours de lui.

La Pléiade (1548)

Les poètes s’engouaient de plus en plus de l’Italie et, en adorant Pétrarque, ramenaient en France ce goût des préciosités sentimentales que les italiens avaient jadis puisé chez nous. Maurice Seève (1510-1552) publie sa Délie, recueil de 450 dizaines composés à la louange de sa Dame. Louise Labé (1526-1568), femme d’un cordier lyonnais et appelée pour cette raison la Belle Cordière, publie des sonnets très brillants.

En 1548, sept jeunes gens, Daurat, Ronsard, du Bellay, Baïf, Belleau, Jodelle et Pontus de Tyard forment une école qu’ils appellent la Pléiade et dont le manifeste, Défense et Illustration de la Langue française par Joachim du Bellay, paraît en 1549. Il s’agit de protéger la langue contre les universitaires qui l’encombrent de mots latins, et de l’assouplir cependant par l’apport de mots nouveaux. On imitera les Anciens, mais pas servilement. On se nourrira d’eux et puis on s’abandonnera à son génie propre. Il est amusant de noter que ce sont ces amoureux de l’antiquité qui ont définitivement donné au français la solidité et la fixité d’une langue littéraire. Le plus grand poète de la Pléiade, Pierre de Ronsard (1524-1585), est fort ennuyeux quand il imite l’antique, (La Franciade, essai de grand poème épique à la façon de l’Iliade ou de l’Énéïde est presque illisible), mais exquis et plein