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Page:Les régiments d'infanterie de Compiègne.djvu/148

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LE PASSAGE DE L’AISNE, LA BATAILLE SUR LE PLATEAU
ET LES PENTES DE L’AISNE[1]
« L’ennemi espérait tenir quelques temps sur ces positions, pendant qu’à l’arrière, on poussait activement les travaux dans l’ancienne ligne d’Hindenburg et que, plus à l’Est, se créaient de nouvelles organisations.
Mais le commandement allié déjoue ce calcul en engageant de nouveau la bataille aux deux ailes. Tandis qu’au Sud, l’armée Mangin va refouler irrésistiblement les forces ennemies jusqu’au massif de Saint-Gobain et atteindra la ligne Hindenburg, au Nord une nouvelle et puissante offensive des armées anglaises va déborder le système fortifié de l’adversaire. Cette double manœuvre contraindra les Allemands à un repli général vers leur ancienne ligne de 1917.
Le 30, la 10e armée franchit l’Ailette en même temps qu’elle refoule l’ennemi au nord-est de Soissons et s’empare de Chevigny et de Juvigny, puis le lendemain de Crécy-au-Mont. Bien que la résistance de l’ennemi s’accentue, elle élargit encore ses gains les jours suivants, enlève le 5 septembre Coucy-le-Château. Finalement le 8 septembre, sa gauche déborde, le massif de Saint-Gobain, tandis que par sa droite, elle s’est avancée sur les plateau entre Aisne et Ailette, à l’est de Vauxaillon-Laffaux, et a rejoint l’Aisne à Celles-sur-Aisne.
L’avance de la 10e armée a aussitôt sa répercussion sur le front de la Vesle que tient la 5e armée ; dès le 4, nos troupes franchissent la rivière sur un front de 30 kilomètres et gagnent 4 kilomètres en profondeur.
Le 6, elles bordaient l’Aisne jusqu’à la hauteur de Vieil-Arcy et, par Revillon et Breuil, se raccordaient à l’est à l’ancien front sur la Vesle.

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Dès la fin d’août, le Maréchal commandant en chef, tenu au courant de la situation de l’armée allemande par les renseignements du deuxième bureau du grand quartier général, estimait que l’heure approchait où la désorganisation et la fatigue des forces adverses seraient telles, qu’un assaut général amènerait la défaite de l’ennemi.
Tous ses efforts tendent donc à organiser cette offensive, et il en fixe le grandes lignes dès les premiers jours de septembre.
Mais pour le moment, il convient d’abord de rejeter plus complètement encore l’ennemi sur ses positions dont il escompte l’appui pour soutenir une longue guerre défensive et de nous assurer sur tout le front une base le départ permettant le déclanchement d’une offensive générale : ce sera le but des opérations du mois de septembre, caractérisé par :
1° La réduction de la poche de Saint-Mihiel par les Américains (12-13 septembre) ;
2° La lutte des armées alliées du centre dans les avancées de la ligne Hindenburg (12-15 septembre).

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La 10e armée a continué, à partir du 14, sa pression en direction de Laon. Le 20, après une lutte acharnée, elle avait pris pied sur les plateaux à l’est de Vauxaillon, d’Allemant et du Moulin de Laffaux et, tandis qu’elle occupait Vailly-sur-Aisne, elle entamait déjà, par la prise du bois Mortier, le sud du Massif de Saint-Gobain, le pilier d’angle de la ligne Hindenburg »
  1. Officiellement : La Poussée vers la position Hindenburg.