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Page:Les régiments d'infanterie de Compiègne.djvu/39

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Ce cantonnement de Fleury permet au régiment de goûter un vrai repos, bien nécessaire après les fatigues des rudes combats précédents.

V. — BATAILLE DE LA MARNE[1]
(5-20 Septembre 1914.)

Le 5 septembre, le 54e quittant Fleury vers 5 h. 30 prend positon face au nord-ouest en avant de Beauzée. Les avant-postes sont établis sur la ligne de résistance : Deuxnouds, cote 294 (2e bataillon) ; La Papeterie-Signal de Beauzée (cote 264) jusqu’à la route Beauzée-Pretz inclusivement (3e bataillon)[2] ; cote 269, Sommaisne inclusivement (1er bataillon) ; les 6e et 8e compagnies sont en réserve générale à Beauzée, au nord du cimetière avec l’état-major du régiment.

Dès la tombée de la nuit, des patrouilles de cavaliers ennemis établissent le contact avec nos avant-postes.

« La 3e armée (général Sarrail) d’après l’ordre du Général en Chef, devait attaquer le 6 septembre en direction du nord-ouest, mais elle a été prévenue par le Kronprinz, qui, la veille au soir, a lancé son ordre d’attaque sur le front général Revigny[3] Bar-le-Duc, sa cavalerie devant pousser son exploitation jusqu’à la ligne Dijon-Besançon-Belfort, tandis que le 5e corps d’armée venant de la Woëvre tenterait de prendre à revers la 4e armée.
Pendant les journées du 6 et du 7 septembre, l’armée Sarrail, avec des alternatives de succès et de revers locaux, maintient à peu près toutes ses positions de Revigny à Verdun, pendant que la 72e division de réserve de la place de Verdun se porte sur la vallée de la Cousance pour agir sur les communications du Kronprinz. Mais une menace se dresse sur ses derrières où des colonnes ennemies sont signalées en marche vers Saint-Mihiel.
Le général Sarrail est autorisé à replier sa droite, s’il le faut, pour assurer ses communications, mais le point important est qu’il ne se laisse pas couper de la 4e armée (à sa gauche) à la soudure de laquelle l’ennemi pèse de tous ses efforts. Grâce aux contre-attaques du 15e corps, la situation de ce point délicat semble rétablie et la 3e armée parvient à se maintenir sur son front en infligeant à l’ennemi de fortes pertes.
Le 10 septembre, le Kronprinz attaque avec violence le 6e corps d’armée à la Vaux-Marie ; le 16e corps allemand subit un échec complet et laisse onze batteries sur le terrain.
Malgré un bombardement effroyable, le fort de Troyon à demi écroulé a résisté héroïquement aux assauts allemands, et, finalement, le 12 sep-
  1. Voir carte n° 1e p. 18
  2. La 11e compagnie est grand’garde du 3e bataillon, et la 10e grand’garde de droite.
  3. D’où le nom de bataille de Revigny donné à cette partie du front de la bataille de la Marne.