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Page:Les régiments d'infanterie de Compiègne.djvu/55

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cadavres. Le point X, âprement disputé, passe plusieurs fois de mains en mains.

Le 1er bataillon, pendant ce temps, s’établit en cantonnement alerte à Monts-sous-les-Côtes ; il quitte ce village vers 2 heures, le 19 mars, pour se rendre, par Trésauvaux, au boqueteau est de la croupe de Montgirmont, remplaçant en réserve le 3e bataillon. Le lieutenant-colonel Guy établit son poste de commandement à Montgirmont

Le 3e bataillon, reconstitué, continue à soutenir sur la crête des Éparges les unités du 132e[1]. À la nuit, les 7e et 8e compagnies rejoignent le 1er bataillon sur les pentes de Montgirmont.

Les attaques sur la croupe des Éparges sont arrêtées dans la journée du 20 mars : on s’organise et on consolide les gains. À 17 heures, le 1er bataillon relève, sans dlfficultés, le 3e bataillon en soutien du 132e. Pendant la nuit, le lieutenant-colonel rentre à Rupt avec le 3e bataillon, les 7e et 8e compagnies, trois sections de la compagnie de mitrailleuses et la compagnie hors rang.

À partir du 20 mars, les Allemands essayent de rejeter les Français des tranchées qu’ils ont conquises. Ils bombardent continuellement nos premières lignes et le ravin entre les Éparges et Montgirmont avec une artillerie de tous calibres, y compris du 305, et tentent quelques attaques à la grenade ou à la baïonnette.

Le 1er bataillon, sous l’impulsion énergique du commandant Lanquetin, prête pendant cinq jours et cinq nuits une aide efficace et souvent spontanée au 132e, fort éprouvé par la lutte qu’il soutient. Les compagnies des deux régiments se relayent pour défendre la position sans qu’il soit possible de relater le détail de leurs opérations sur un terrain enchevêtré de tranchées et de boyaux bouleversés qui sont chacun le théâtre de combats particuliers.

Le 25 mars, au lever du jour, une compagnie allemande s’étant emparée d’un élément de tranchée, le capitaine Guérin, enlevant

  1. On avait eu l’idée, pour que l’artillerie puisse suivre la progression des vagues d’assaut, de faire jalonner le front par des hommes porteurs de fanions. Ceux-ci devinrent vite la cible des tireurs ennemis. Vers le soir, il n’en restait qu’un, le soldat Payre, du 3e bataillon, qui, à découvert, insouciant du danger, continuait opiniâtrement à agiter une loque trouée et déchirée pour la faire voir de son mieux des observatoires d’artillerie. Le soldat Payre reçut la Médaille Militaire.