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Page:Lescuyer - Les oiseaux dans les harmonies de la nature.djvu/168

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LES OISEAUX.

§ 2. — CERTAINS ANIMALIVORES SE RENDENT UTILES EN ACCÉLÉRANT LA DÉCOMPOSITION DE MATIÈRES QUI CORROMPENT L’AIR ET L’EAU.

Un service dont il faut tenir compte à certains oiseaux est celui qu’ils nous rendent en accélérant la décomposition des animaux morts et des matières fécales. Le corbeau corneille recherche les bêtes mortes et même en putréfaction, ainsi que les immondices. Les autres espèces de corbeau ont des goûts du même genre. Le héron gris se contente, à l’occasion, de chair corrompue. Les goélands se jettent sur les corps morts qui flottent à la surface des eaux.

En accélérant la décomposition des matières qui corrompent l’air et l’eau, ces oiseaux font l’office de désinfecteurs et d’agents de la salubrité publique. Il faut bien le remarquer, tous les oiseaux qui se nourrissent d’animaux vivants ont cette utilité ; car, si les milliards d’animaux dont ils vivent étaient morts naturellement, ils seraient devenus, dans quelques circonstances, une cause de corruption pour l’air et pour l’eau, et un obstacle aux productions périodiques.

Le sarcoramphus papa, espèce de vautour, est chargé du service de la voirie à Mexico.

À Constantinople, le néophron-percnoptère (neophron percnopterus), autre espèce de vautour, est le principal ouvrier de la voirie ; il travaille, jour et nuit, à l’absorption des immondices et des matières animales de la ville, en compagnie de milans noirs, de corbeaux et 30 ou 40 gros chiens[1].

  1. Vian, Des migrations des oiseaux.