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Page:Leslie - Histoire de la Jamaïque, partie 1, trad Raulin, 1751.djvu/45

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de la Jamaïque.

Citron, le Mamet & centLe Mamet.[1]

    elle eſt mêlée de quantité de petites graines auſſi rouges ou blanches, de la groſſeur de la navette & fort dures. Comme cette graine ne ſe digere point, les animaux la rendent avec leurs excrémens, & ainſi ils en ſement partout.

    Quand le fruit eſt mur, ſa peau eſt d’un jaune de Citron également dans les deux eſpéces. Sa fleur reſſemble aſſez à celle d’un Oranger, mais elle a moins de conſiſtance & moins d’odeur, quoiqu’elle en ait une fort douce & fort agréable.

    Ce fruit eſt d’un fort bon goût & fort ſain. Verd, il reſſerre, & fait le contraire bien mur. On le mange & on l’apprête de différentes façons. On prétend qu’il eſt ſpécifique contre le flux de ventre.

  1. Labate ibid. t. 2. p. 342. Le Mamet, ou l’Abricot de Saint-Domingue, ne mérite ce dernier nom que par la ſeule couleur de ſa chair. L’arbre qui le porte devient grand, & il eſt un des plus beaux qu’on puiſſe voir. Son bois est blanchâtre, ſes fibres aſſez grosses, liantes. Son écorce est griſe, ordinairement aſſez unie. Ses feuilles longues de ſix à ſept pouces, en maniere d’ellipſe un peu pointues par le bout, ſont d’un très-beau verd & preſque de l’épaiſſeur d’une piéce de quinze ſols. Comme ſes branches ſont aſſez égales, grandes & fort garnies de feuilles, il fait un ombrage charmant.

    Son fruit eſt preſque rond, quelquefois de la figure d’un cœur dont la pointe eſt émouſ-