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Page:Lettre autographe à Louise de Coligny-Châtillon (Lou), datée du 11 Mai 1915.djvu/1

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Texte à retranscrire

Rêverie

Ici-bas tous les lilas meurent.
Je rêve aux printemps qui demeurent
Toujours.
Ici-bas les lèvres effleurent
Sans rien laisser de leur velours…
Je rêve au baisers qui demeurent
Toujours

Poème du ptit Lou

I



Le vrai, mon Enfant, c'est ton Rêve…
Tout meurt, mon Cœur, la joie est brève
Ici ;
Mais celui que Amour élève
Est délivré de ce souci :
Pour lui, toujours dure le Rêve
Ici…
Amours passés, fleur qui se fane :
Illusion pour le profane,
Mais nous
Broutons la Rose comme l'Ane,
Rose qui jamais ne se fane
Pour nous…

II



Un seul bouleau crépusculaire
Sur le mont bleu de ma Raison…
Je prends la mesure angulaire
Du cœur à l’âme et l’horizon…

C’est le galop des souvenances
Parmi les lilas des beaux yeux
Et les canons des indolences
Tirent mes songes vers les cieux

III



Ton amour, ma chérie m’a fait presqu’infini
Sans cesse tu épuises mon esprit et mon cœur
Et me rend faible comme une femme
Puis comme la source emplit la fontaine
Ton amour m’emplit de nouveau
De tendre amour, d’ardeur et de force infinie