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Page:Lettres de noblesse accordées aux artistes français.djvu/39

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ACCORDÉES AUX ARTISTES EN FRANCE.

essais, et joindre à une expérience de douze années qu’il avoit déjà dans cet art ce qu’il pourroit découvrir de bon dans la méthode de ces états, qu’il remplit cette mission importante avec tant de distinction que nous crûmes devoir lui donner la commission d’essayeur en concurrence avec les essayeurs en titre pour le mettre à portée de pratiquer ses connoissances et pour donner au public le moyen d’en profiter ; qu’il n’a cessé de rendre au commerce de notre royaume les plus grands services, tant dans cette commission que dans l’exercice de l’office d’essayeur particulier de la monnaye de Paris et de celui d’essayeur général des monnoyes de France qui est dans sa famille depuis qu’il a été créé ; que si ledit Quévanne n’a pu surpasser les sentiments d’honneur et de fidélité avec lesquels ses ancêtres ont exercé cet office, il semble qu’ils lui ayent réservé la gloire de vaincre par l’étude et les recherches les préjugés que l’habitude avoit accrédités dans la pratique d’un art aussi intéressant à la richesse de notre état ; que depuis 1736 il s’est acquitté avec le zèle le plus vif des ordres qu’il a reçus d’instruire toutes les personnes destinées à remplir cet office de directeur et d’essayeur particulier des différentes monnoyes du royaume, par l’employ de son temps et par les peines et les dépenses que cette espèce d’instruction publique lui a occasionnées, nous avons acquis la preuve la plus certaine de son désintéressement ; que si les principes et la supériorité de sa méthode d’essayer lui ont attiré quelques contradictions, nous en avons fait examiner la cause depuis peu, et après nombre d’expériences nous avons eu la satisfaction de voir que ledit Quévanne n’avoit jamais cessé d’être ce sujet par le travail duquel nous cherchions en 1736 toute la certitude dans l’art des essais ; enfin sa généreuse résistance aux préjugés nous a donné occasion de faire les règlements du 5 décembre 1763 et 19 mars dernier pour établir une méthode uniforme d’essayer dans laquelle toute personne impartiale reconnoîtra les principes que ledit Quévanne a toujours suivis et enseignés, et voulant user envers lui des mêmes gratitudes et honneurs que nous accordons à ceux d’un mérite aussi distingué et le décorer d’une marque honorable qui puisse publier ses talens, de notre certaine science, pleine puissance et autorité royale, nous avons par ces présentes signées de notre main, ledit Quévanne, ses enfants et postérité nés et à naître en légitime mariage anobli, et annoblissons et du titre de gentilhomme décoré et décorons, voulant qu’en tous lieux prenne la qualité d’écuyer, etc…