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Page:Lettres de noblesse accordées aux artistes français.djvu/9

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LETTRES DE NOBLESSE

ACCORDÉES AUX ARTISTES EN FRANCE

Au XVIIe et au XVIIIe siècles.



Si nous réunissons ici les témoignages des distinctions honorifiques accordées aux artistes les plus éminents des deux derniers siècles, c’est moins pour dresser le livre d’or de l’art français que pour recueillir et faire connaître des détails précis et exacts sur la personne et la famille de ces artistes. En effet si les lettres d’anoblissement ne renfermaient que la répétition de formules toujours identiques, une simple énumération des noms accompagnés de dates, avec renvoi aux actes originaux, aurait suffi à satisfaire la curiosité de ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’art français. La copie intégrale d’une pièce aurait donné une idée complète de toutes les autres. Mais aux formules consacrées, identiquement reproduites dans chacune des lettres-patentes, sont joints des renseignements précis sur le titulaire, sur ses œuvres les plus remarquables, sur ses ancêtres, et quelquefois depuis une époque assez reculée. On comprend l’intérêt de ces détails revêtus en quelque sorte de toutes les garanties d’authenticité. Aussi, tandis que nous éviterons la répétition fastidieuse des formules invariables de l’anoblissement, nous reproduirons soigneusement le préambule qui change dans chaque lettre-patente. Chacun de ces actes nous apportera son contingent du faits précis et certains sur un artiste différent et quelquefois sur toute une famille.

On le remarquera, et nous voulons indiquer en passant, sans y insister autrement, cette particularité qui n’est pas un des traits les moins significatifs de l’ancienne société, combien il est fréquent de voir plusieurs générations suivre la même carrière et se léguer comme un héritage de famille la culture du même art. Les fils d’artistes sont voués dès leur naissance à la profession paternelle ; et c’est là peut-être une des meilleurs conditions pour tendre par un progrès incessant à un perpétuel perfectionnement. C’est par suite de cet usage

qu’à côté des services du titulaire, les titres de son père, de son

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