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Page:Level - L’Épouvante, 1908.djvu/103

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L’ÉPOUVANTE

Tandis qu’à trois ou quatre qui s’entendent, on met les frais et les renseignements en commun. Enfin, pour donner à son papier une note personnelle, pour avoir l’air d’avoir dit quelque chose, on invente, on brode. Une rectification se produit-elle ? On l’insère parce que la loi l’ordonne, mais en ayant bien soin de la faire suivre d’une courte note où l’on affirme — après avoir souligné le respect qu’on a du droit des individus — qu’on maintient formellement les termes de l’information produite la veille.

Et Coche, se défendant de rien savoir, insistait sur ce point, évoquant dix, vingt circonstances dans lesquelles, bon confrère, il n’avait jamais gardé par devers lui les renseignements qu’il tenait du hasard ou de son habileté.

Le journaliste du Midi approuvait ses paroles, tout en trépignant d’impatience. Les autres avaient le temps d’être calmes, parbleu ! Il leur restait l’après-midi et la soirée pour aller aux nouvelles : lui, était pris de court.

Il ne comprenait pas qu’en ce moment le Commissaire pût avoir une préoccupation plus grave que celle-là.